![]() "I began to warm and chill To objects and their fields, A ragged cup, a twisted mop The face of Jesus in my soup Those sinister dinner deals The meal trolley's wicked wheels A hooked bone rising from my food And all things either good or ungood. And the mercy seat is waiting And I think my head is burning And in a way I'm yearning To be done with all this weighing of the truth. An eye for an eye and a tooth for a tooth And anyway I told the truth And I'm not afraid to die."[...] Voici une de ces chansons que je découvre au hasard de mes pérégrinations auditives, et sur lesquelles je m'arrête pour les réécouter dix, vingt fois de suite, tant je suis fasciné par la force qui se dégage de la véritable fusion entre texte et mélodie. Celle-ci a été écrite par Nick Cave, et chantée, entre autres, parJohnny Cash dont la version frôle la perfection. C'est une façon originale mais violente d'aborder la question de la peine de mort. La folie qui gagne le condamné qui s'avance dans le "couloir de la mort", vers la chaise électrique, est décrite d'une façon poignante, au long d'une mélodie insistante, presque gênante. Alors que la civilisation vient de faire, sous nos yeux, un grand pas en avant, par l'élection d'un noir à la présidence des USA, on peut espérer - ou rêver - qu'il utilise son charisme et son énergie pour qu'enfin la peine de mort soit abolie dans ce grand pays. Ce serait un véritable exemple pour le monde. Bien que je ne partage en aucune façon le mysticisme de rigueur aux États-Unis, il me semble que, au delà de l'argumentaire "classique" sur l'inefficacité de la peine de mort, son caractère inhumain, sa barbarie etc., la simple notion du caractère sacré de la vie humaine devrait emporter la conviction des plus religieux : Comment prétendre, en effet, que la vie humaine est sacrée, si l'on arroge le droit d'y mettre fin ? Si, au contraire, la société montre qu'elle respecte toute vie humaine, et à tout prix, alors, cette vie apparaîtra aux yeux de tous effectivement sacrée. Si nous sommes, comme le disait John Lennon, très nombreux à rêver, peut-être obtiendrons nous enfin ce progrès ! La chaise de Pitié Tout a commencé quand ils sont venus me chercher chez moi Pour me jeter dans le couloir de la mort Un crime dont, vous savez, on m’accuse à tort Je suis devenu sujet Au magnétisme des objets Tasse ébréchée, chiffon tordu Dans ma soupe l’image de Jésus Les sinistres grincements Que fait la table en roulant De la purée un bout d’os pointant Tout objet ou gentil ou méchant Et la chaise de pitié m’attend Et je sens mon cerveau brûlant Au fond, je suis impatient Qu’on cesse enfin de prétendre que je mens Un œil pour un œil et une dent pour une dent Ce n’est pourtant pas moi qui mens Et je n’ai pas peur de mourir J’entends des tas d’histoires à table Jésus est né dans une étable Et comme un étranger minable Il est mort sur la croix Je dirais que ça lui allait bien ma foi Lui qui était charpentier, je crois C’est du moins ce qu’on m’a dit Ma main tueuse a tatoué « DEMON » Sur l’autre poignet Ces cinq sales doigts : Ils n’ont rien fait pour s’opposer ni résister Au ciel son trône est fait en or L’arche de son Testament en sort Un trône où on me dit Que tout destin y est prédit Il est fait de câbles et bois Sur mon corps le feu rougeoie Et Dieu n’est jamais vraiment loin Sur la chaise de pitié je vais Les câbles sur mon crâne rasé Et comme une mite qui tente De pénêtrer dans la lampe Je m’évade de la vie Et dans la mort je m’enfuis Pourtant je n’ai jamais menti Et la chaise de pitié m’attend Et je sens mon cerveau brûlant Au fond, je suis impatient Qu’on cesse enfin de prétendre que je mens Un œil pour un œil et une dent pour une dent Ce n’est pourtant pas moi qui mens Et je n’ai pas peur de mourir La chaise de pitié est brûlante Je sens ma tête incandescente D’une certaine façon je tente D’en finir enfin avec ces boniments Un œil pour un œil et une dent pour une dent Je jure que je suis innocent Et je n’ai pas peur de mourir Et la chaise de pitiés s’allume Et je sens que ma tête fume S’il faut vraiment que je brûle Pour ne plus voir tous ces regards incrédules Une vie pour une vie et le vrai pour le vrai C’nest que la vie que je perdrai Et je n’ai pas peur de mourir Et la chaise de pitié fume Je sens ma tête qui écume Arrive alors le moment D’en finir enfin avec ces boniments Un œil pour un œil et une dent pour une dent Je jure que je suis innocent Mais j’ai bien peur d’avoir menti (Traduction : Polyphrène) |