The Man comes aroundAnd I heard as it were the noise of thunder Voici l’une des toutes dernières chansons écrites et chantées par Johnny Cash, dans cette période de sa vie où foi et religion avaient pris à nouveau une part majeure. Le texte est introduit par une citation (parlée) de l’Apocalypse et se poursuit par de nombreuses allusions et évocations bibliques, pour se terminer par la suite, parlée, de la citation, un peu comme si la lecture de ce passage avait lancé l’imagination du chanteur dans une rêverie eschatologique. Tout petit, à l’école, lors des longues études surveillées du soir, je n’avais, pour alimenter mes rêveries à moi, que deux livres à ma disposition dans mon petit pupitre en bois : le dictionnaire français, et la bible. Le dictionnaire était généralement bon gagnant, mais je trouvais l’Apocalypse assez divertissante en somme, et mon esprit y trouvait un terrain de vagabondage ébaubi sans jamais, cependant, pouvoir le prendre au sérieux. Tout cela me paraissait gentiment extravagant, et il me semblait que l’auteur « en faisait un peu trop » dans la mise en scène. Au fond de moi-même, je ressentais en outre une gêne confuse. Bien qu’étant alors imprégné de religion, j’étais troublé par le caractère trop éminemment humain de ce grand scénario de damnation / salvation, et la notion très choquante de prédestination que j’y lisais en filigrane. Les explications de ma mère, qui me disaient qu’il ne fallait pas faire une interprétation littérale de ces textes, me rassuraient à moitié, et mes doutes et questions venaient se ranger sagement dans un coin de mon inconscient, pour resurgir bien des années plus tard. Manifestement, chez Johnny Cash, le cheminement fut différent : fils de pasteur, puis plus ou moins « mauvais garçon », avant de finir sa vie dans le « droit chemin » en s’appuyant sur la religion. Qu’importe, cela vaut bien une belle chanson ! Quand l’Homme reviendra Et j’entendis alors comme un bruit de tonnerre Et l’une des quatre bêtes dit « Viens et regarde » et je vis un cheval blanc Un homme appell’ra chacun par son nom Et décidera rédemption ou damnation Tous ne s’ront pas traités de la même façon Du ciel une échelle d’or descendra Quand l’Homme reviendra Les poils se dresseront sur tes bras De terreur à chaque gorgée que tu boira La dernière coupe offerte partageras Où en terre de potier disparaîtras Quand l’Homme reviendra Entends trompettes, flûtes, et clameur De millions d’anges qui chantent en chœur Des foules marchent au pas rythmé par le tambour Des voix appellent, et des voix pleurent Les uns naissent, et les autres meurent D’Alpha et Oméga est venue l’heure Et la tornade tord l’arbre épineux Et les vierges émèchent leur lampe à huile La tornade tord l’arbre épineux Regimber et lutter t’est difficile Ni shalam ni shalom vers Armageddon Et le berger rappelera ses moutons Devant le trône, le sage agenouillé Déposera ses couronnes d’or à ses pieds Quand l’Homme reviendra Que quiconque est injuste soit injuste à jamais Que quiconque est honnête soit honnête à jamais Que quiconque est crasseux soit crasseux à jamais Ce qui est écrit tu entendras Quand l’Homme reviendra Entends trompettes, flûtes, et clameur De millions d’anges qui chantent en chœur Des foules marchent au pas rythmé par le tambour Des voix appellent, et des voix pleurent Les uns naissent, et les autres meurent D’Alpha et Oméga est venue l’heure Et la tornade tord l’arbre épineux Et les vierges émèchent leur lampe à huile La tornade tord l’arbre épineux Regimber et lutter t’est difficile La mesure de blé un denier paieras Quand l’Homme reviendra Et j’entendis une voix parmi les quatre bêtes Regardant, je vis un cheval blanc Et sur son dos, son nom était la Mort, et l’enfer le suivait. (Traduction – Adaptation : Polyphrène) |