"From the hands it came down From the side it came down From the feet it came down And ran to the ground Between heaven and hell A teardrop fell In the deep crimson dew The tree of life grew"[...] Cette chanson, adaptée par Johnny Cashet Joe Strummer sur une thème musical de Bob Marley, est très représentative de l'évolution mystique de Johnny Cash, dans les dernières années de sa carrière - et de sa vie. Elle fut aussi pour lui une façon d'écrire ses mémoires, en quelques strophes répétitives, au rythme heurté. L'effet qui s'en dégage (même pour un agnostique immunisé) est très fort. Arrivé au terme d'un parcours personnel parfois chaotique, semé de drames et de violence(s), Johnny Cash "revint" à la religion dans laquelle il avait été élevé, et la perte de son épouse June rendit sa foi encore plus urgente.Toute la force de sa conviction, mais aussi de ses doutes, se trouve dans ces quelques lignes très incantatoires. J'ai constaté plusieurs fois cette évolution chez des personnes proches, lorsqu'elles sentaient, confusément, la mort rôder autour d'elles. Combien de fois les ais-je entendu répéter leurs "certitudes" théologiques et religieuses, avec des mots sans équivoque apparente, mais une voix dont les accents trahissaient - me semble-t-il - l'angoisse du doute. Rédemption De ses mains il jaillit De son flanc il jaillit De ses pieds il jaillit Et au sol s’épandit Entre ciel et enfer Des larmes tombèrent Dans les herbes rougies Poussa l’arbre de vie Et le sang donna vie A l’arbre qui surgit Ce sang fut la rançon De la libération Des captifs qui, nombreux Traversèrent eau et feu A l’arbre se tenant Et furent sauvés par le sang L’arbre émit la lumière Qui déclencha la guerre La vigne grimpant sur lui Me nourrit de ses fruits Quand mon vieux Lucifer Voulut me mettre aux fers J’ai deviné ses pièges Et ses sortilèges Et le sang donna vie A l’arbre qui surgit Ce sang fut la rançon De la libération Des captifs qui, nombreux Traversèrent eau et feu A l’arbre se tenant Et furent sauvés par le sang De ses mains il jaillit De son flanc il jaillit De ses pieds il jaillit Et au sol s’épandit Et tout au fond de moi J’entendis une voix Me dire « Tu as le choix » La vigne me retint A l’arbre je me tins (Traduction : Polyphrène) |