"I know that hearts were loving Long before I was here And I'm not the first to ever cry In my bed or in my beer There were songs before there was radio Of love that stays and love that goes They were writing meloncholy tunes And tearful words that rhyme Before my time Before my time"[...] Chantée par Johnny Cash sur l'album (un peu testamentaire) "Solitary Man", cette chanson pourrait s'intituler en français "L'ancien Temps", lorsqu'elle évoque l'intemporalité de l'amour (avec des accents comparables aux "Plaisirs Démodés" de Charles Aznavour). J'ai conservé la traduction littérale du titre par respect pour l'auteur. Néanmoins, le ton adopté ici reste amer, et, si les derniers vers peuvent sembler optimistes ("Les anciens pourraient envier ton amour pour moi et mon amour pour toi", le registre reste clairement celui de l'amour perpétuellement insatisfait, qui, aujourd'hui, fait "pleurer dans son lit ou sur sa bière" comme, jadis, il faisait "pleurer les mots qui riment des chansons mélancoliques". Sans proclamer la fatalité de la souffrance associée à l'amour, cette chanson rappelle que l'un va rarement sans l'autre, ne serait-ce que parce que tout a une fin... Et pourtant, nous donnerions tout pour connaître ou conserver l'amour. Dans mes heures de rumination pessimiste, la terreur m'envahit à la pensée d'un avenir sans amour, froid comme le vide intersidéral. Avant mon temps Je sais que les cœurs s’aimaient Avant que je sois né. Je n’ suis pas le premier à pleurer Dans mon lit ou sur mon thé. Bien avant la radio, on chantait L’amour qui va, l’amour qui vient ; On écrivait de tristes refrains Qui pleuraient en rimant Avant mon temps, Avant mon temps. Les chansons, dans les vieux bouquins, Louaient l’amour sans fin D’amants qui, depuis longtemps, Furent emportés par le vent, Et les vieux mots d’amour d’antant Reviennent périodiquement. Tout, sauf les noms, est comme avant, L’amour aussi brûlant Qu’avant mon temps Avant mon temps. Dans la pénombre d’autrefois, Clairement, je vois Que sang et chair réclamaient déjà L’autre comme en moi, Et les vieilles chansons proclamaient « Pour la vie, je t’aimerai » Avant mon temps, Avant mon temps. Les sentiments de l’ancien temps Pour toi je les ressens. L’amour est l’amour et il ne Change pas en un siècle ou deux. Si les anciens pouvaient nous voir Et connaître notre histoire, Ils auraient aimé vivre Un amour si fort que le nôtre, Avant mon temps, Avant mon temps. (Traduction : Polyphrène) |